page 1 : échange FILLON/ AYRAULT
page 2 : riposte de GREMETZ
« -Le ministre. Enfin, vous avez défendu l’idée que la droite est la droite, que la gauche est la gauche, que l’histoire balbutie, que vous avez toujours été à l’origine des conquêtes sociales…
« – député socialiste 1. Je n’ai jamais dit ça !
« -Le ministre. … quand nous aurions toujours tenté de nous y opposer. C’est oublier le rôle que nous avons joué dans la construction de notre système de protection sociale. C’est oublier les grandes lois de 1970 sur l’hôpital, de 1975 sur les handicaps, ou encore de 1971 sur la formation professionnelle.
« – députée socialiste 2. Tout ça ne va pas très loin !
« -Le ministre. C’est aussi oublier le rôle et la responsabilité du Front populaire dans l’effondrement de la nation française elle-même ! (Applaudissements sur les bancs de l’UMP. – Très vives protestations sur les bancs du PS.)
« -Plusieurs députés du PS. C’est scandaleux !
« -député socialiste 3 [président du groupe socialiste] Vous dérapez !
« – député socialiste 4. Vichyste !
« – députée socialiste 2. C’est indigne de cette enceinte !
« – Le ministre. On sent quand les sujets vous touchent ! (Exclamations sur les bancs du PS.)
« -Le président. Continuez, monsieur le ministre. S’il vous plaît ! […] »
[Un peu plus tard dans le débat]
« -Le président du groupe socialiste. « – Monsieur le président, ce n’est pas une surprise de constater qu’il y a une profonde divergence entre la gauche et la droite sur la question des 35 heures. Nous ne l’avons pas découvert à cette occasion. Ce débat, nous souhaitons qu’il ait lieu dans la dignité, dans la clarté, pour que chaque point de vue soit développé, débattu, confronté, pour que la représentation nationale dispose de tous les éléments et que l’opinion soit éclairée. Telle est notre ligne de conduite.
« – M. Richard Cazenave. « – Député de droite 1. Très bien.
« -Le président du groupe socialiste. Cela n’autorise pas des dérapages comme ceux auxquels nous venons d’assister. (Rires et exclamations sur plusieurs bancs de l’UMP.)
« – Député de droite 2. [Monsieur D./ « C’est un bonheur, l’Assemblée ! »] En cinq ans pourtant, ils ont souvent dérapé !
« -Le président. Laissez M. A.
« -Le président du groupe socialiste. Je voudrais simplement vous dire, au nom du PS, que nous sommes profondément choqués. (Exclamations sur les bancs de l’UMP.)
« – députée socialiste 2. C’est notre droit d’être choqués !
« -Le président du groupe socialiste. Vous avez des convictions politiques, monsieur le ministre, vous les assumez, c’est votre droit, et je ne vous le reproche pas, mais je n’accepte pas, mes collègues non plus, que vous laissiez aller à des telles facilités. (Exclamations sur les bancs de l’UMP.)
« – Député de droite 3. Qu’avez-vous fait pendant cinq ans ?
« -Le président du groupe socialiste. [ …] Nous avons assisté à travers votre propos au procès du Front populaire. (Exclamations sur plusieurs bancs de l’UMP.)
Il n’est pas acceptable d’entendre à l’Assemblée nationale de la République les arguments avancés lors du procès de Riom, le Front populaire et les 40 heures, considérées comme un encouragement à la paresse, étant rendus responsables de la défaite de la France en 1940. C’est profondément choquant et c’est pourquoi, au nom du PS, je demande une suspension de séance. (Applaudissements sur les bancs du PS et du PCF.)
« -Le président. Monsieur A., la suspension de séance que vous demandez est de droit. Je vous l’accorde pour cinq minutes.