1re séance du mardi 26 novembre 2002
Vote et éligibilité des étrangers aux élections locales. – Discussion d’une proposition de loi constitutionnelle ( présentée par le groupe socialiste )
intervention de M.VALLS ‘( extraits )
Manuel Valls. Les esprits ont évolué, et nos concitoyens semblent désormais prêts à une telle avancée.
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Les populations issues de l’immigration installées depuis longtemps sont surtout une richesse. Leur apport est incontestable. Nous devons donc nous donner les moyens de les intégrer pleinement à la communauté nationale.
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Voter, parce que c’est une accession à l’expression, est une marque suprême de considération.
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Oui, voter c’est aller vers l’intégration.
L’attribution de la nationalité française est une des conditions qui favorisent l’intégration – c’est le choix que j’ai fait -, mais en accordant le droit de vote à tous les résidents, nous élargirions le champ de la citoyenneté à ceux qui restent attachés à leurs anciennes racines – c’est le choix de mes parents.
Donner le droit de vote à la première génération, c’est faire passer un message aux suivantes, c’est leur dire que la France a de la considération pour leurs parents ou leurs grands-parents, que notre pays veut l’intégration, qu’il ne se contente pas de la proclamer mollement, qu’il montre sa reconnaissance à ceux qui lui ont tant apporté, souvent sur les chaînes des usines automobiles, dans les mines, dans la sidérurgie…
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Ce n’est pas désacraliser le vote que de considérer que voter est aussi un vecteur d’intégration. Si c’était une désacralisation, monsieur le ministre, il faudrait revenir sur le vote des résidents communautaires.
Soyons logiques ! Comment accepter qu’un Algérien, un Malien ou un Sénégalais – considérons les liens qui sont les nôtres avec ces pays frères -, comment accepter que ces femmes et ces hommes en France depuis des décennies n’aient pas les mêmes droits qu’un Danois venu travailler pour quelques années seulement ?
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Comment accepter que des femmes et des hommes payant leurs impôts, participant pleinement à la vie de leur commune, de leur département, de leur région, n’aient pas la possibilité de s’exprimer sur leur devenir et de gérer ces collectivités ?
Comment accepter qu’ils n’aient pas la possibilité d’être acteurs de la vie de la cité au moment même où nous réfléchissons à l’approfondissement de notre démocratie locale ?
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Aujourd’hui, les droits que nous reconnaissons aux étrangers résidents s’arrêtent à la porte des bureaux de vote. Une telle discrimination est indéfendable !
Voir contexte et autres citations
sur ce blog ‘ chronique/ la question des étrangers:
le droit de vote des étrangers
l’intégration, voilà le vrai sujet
Compte rendu intégral ( voir discussion générale/ intervention de M.VALLS)
http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2002-2003/20030078.asp#PG1