Une « petite vacherie » par-ci, une « petite vacherie » par là … et l’on risque de sombrer dans le trivial, le poissard, voire l’obscène (au sens premier du mot : « ce qui ne devrait pas être montré … sur la scène » … et encore moins dans les J.O.Débats !).
Par exemple, quand un député – tout ce qu’il y a de bien, pas du tout éméché – se permet de dire à l’une de ses collègues – elle aussi tout à fait quelqu’un de bien – qu’elle « n’a pas les culottes propres » et que le président de séance invite ledit député à retirer ses propos et à faire des excuses …
– Le président. La parole est à monsieur de C. Pour regretter ses propos ?
– Député 1 [« monsieur de C. »]. Absolument pas.
... et que, non seulement, ce dernier refuse, mais, comme le fait remarquer un collègue, il « aggrave son cas » … et même que cela fait rire (certains de ?) ses collègues !
– Député 1. Quant à cette affaire de culottes, les hommes comme les femmes en portent. (Sourires.)
– Député 2. Pas toujours ! (Rires.)
Par exemple, de l’autre côté de l’hémicycle – car il ne faudrait pas croire que la misogynie ambiante serait plus forte d’un côté de l’hémicycle que de l’autre …
[moment d’assemblée] :
mais qui est donc ce «grossier personnage » ?
– Député 1 [« Monsieur B. » / opposition]. Qu’êtes-vous en train de faire, monsieur le ministre ? Un 18 brumaire sans les uniformes ! […] Mais je vois que madame J., dont la culture est encyclopédique, demande à son voisin ce qu’est le 18 brumaire. (Rires sur divers bancs.)
– La présidente. Monsieur B. …
– Député[e] 2 [« Madame J. » /majorité / nouvellement élue]. Moi, j’ai fait mes preuves !
– Député 3 [majorité]. Mufle !
– Député[e] 2. Mufle, c’est le mot !
[…]
– Député[e] 2. Madame le président…
– Député 1. Madame la présidente !
– Député[e] 2. Madame le président : je m’exprime comme je veux !
– Député 1. Il n’est pas interdit de s’exprimer correctement !
– Député[e] 2. Je n’ai pas à vous suivre !
– La présidente. Venez-en au fait, madame J.
– Député[e] 2. Madame le présiden,t […] je suis désolée, mais je suis prise à partie par un très grossier personnage qui m’interpelle chaque fois que j’interviens ! [Applaudissements sur les bancs de la majorité.]
– Député 4 [opposition]. Il faut vous y habituer !
– Député[e] 2. Je répondrai à ce très grossier personnage que je suis d’une génération où les messieurs ont un certain respect pour les dames.
– La présidente. Vous visez monsieur B. ?…
– Député[e] 2. Oui, vous l’avez très bien reconnu et vous savez donc qui est le grossier personnage.
Si quelqu’un se risquait à faire remarquer à ces « messieurs » que de tels propos n’ont pas leur place dans une Assemblée qui représente l’ensemble de la nation – laquelle nation comporte au moins autant de femmes que d’hommes !, nos bretteurs – tels « Dupon(t » et « Dupon(d) » – répondraient sans doute d’une seule voix, avec le même aplomb : « C’est normal. C’est la loi du genre ! »
Il faut reconnaître que, dans ladite Assemblée, il y a une prédominance – si je me censurais pas, je dirais une « proéminence » (mais il ne faut pas que je me laisse porter par le « courant » ambiant !) – du « masculin » (pour ne pas dire du « mâle » !)
Et qu’est-ce qu’ils racontent – qu’est-ce qu’ils se racontent – ces « messieurs » quand ils sont en « assemblée » ?
des « histoires de mecs »
Eh bien ! …vous me croirez si vous voulez ! – … des « histoires de mecs » (« Quel menteur, ce mec ! ») …
[Moment d’Assemblée] :
« Je remercie madame J. de son cours d’électroménager
qui m’a vivement intéressé ! »
– Le rapporteur. Je remercie madame J. de son cours d’électroménager qui m’a vivement intéressé.
[Madame J. vient de défendre un amendement visant à instaurer un crédit d’impôt pour l’achat d’appareils électroménagers économiseurs d’énergie]
– Madame J. L’électroménager n’est pas uniquement une affaire de femmes !
– Le rapporteur. Je n’ai pas dit le contraire !
– Madame J. Cela transpirait tellement de vos propos !
… des « mecs » qui, Dieu merci, savent se montrer plus courtois … ; mais, dans ce cas, vous courez le risque d’entendre un de vos collègues dire, à votre propos : il « drague » ! …
[Moment d’Assemblée] :
« Il drague ! »
– Député 1 [« Monsieur M. » / opposition]. Madame B. [majorité] , exprimez-vous un peu plus clairement !
– Le président. Continuez, monsieur M. !
– Député 1. J’accepte volontiers d’être interrompu par madame B., monsieur le président. Il est toujours très intéressant d’entendre ce qu’elle a à dire.
– Député 2 [majorité]. Il drague ! [Rires sur les bancs de la majorité.]
…. des mecs qui manient avec délectation les propos à double sens.
[Morceaux choisis ] :
Anthologie de propos « à double sens »
« Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Fait-elle envie ou bien pitié ? » [1] … cette Assemblée, constituée de gens comme vous et moi, de gens faits de chair et d’os, qui investissent leur fonction avec leur tempérament, leurs marottes, leurs manies, leurs humeurs . On a beau être député, on n’en est pas moins homme … à moins qu’on ne soit une femme car alors, nous l’avons vu, les choses sont plus compliquées !
la vie de tous les jours
Comme vous, comme moi, nos députés (à ce coup, hommes et femmes confondus) parlent de ce qui fait le quotidien de tout un chacun.
Ils racontent – ils se racontent – …
… des histoires de téléphone portable (gare aux mouchards !) …
[Moment d’Assemblée] :
une histoire de téléphone portable … et de mouchardage !
– Député 1. Bientôt, l’usage des téléphones portables ne sera plus interdit, à juste titre d’ailleurs, que dans cet hémicycle !
– Député 2 [« monsieur D. »]. Au grand dam de monsieur P.! (Sourires.)
– Le président. Je rappelle à monsieur D qu’il est discourtois et peu réglementaire de dénoncer ses collègues qui laissent sonner leur téléphone en séance publique. (Sourires.)
– Député 2. Je retire ce que j’ai dit, monsieur le président ! (Sourires.)
… des histoires de députés qui s’y connaissent en Internet (« [Mon] téléphone portable en voiture dispose du système blue tooth qui ne nécessite aucune connectique. ») et autres technologies contemporaines … (« Vous avez trouvé [cela].sur Internet ? / Oui, sur Yahoo encyclopédie. ») et d’autres qui s’y connaissent moins …
– Député 1. En tant que président d’un , j’utilise un système informatique. J’ai acheté un progiciel qui a des interfaces avec des produits Microsoft. Or il y a des bugs. Je ne peux pas les réparer et, si je demande à Microsoft de me les réparer, il m’envoie balader, ainsi que les opérateurs qui travaillent pour nous.
On voit bien qu’on est sous la domination totale d’un système informatique qu’on ne peut ni maîtriser ni corriger.
Ils racontent – ils se racontent – …
… des histoires de député[e]s qui trouvent qu’il fait froid dans l’hémicycle …
[Moment d’Assemblée] :
« Je crois que nous sommes quelques-uns
à avoir pris froid dans cet hémicycle»
– Député 1. Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, avant d’engager mon propos, je vous prie d’excuser mon timbre de voix un peu voilé et son caractère nasal. Je crois que nous sommes quelques-uns à avoir pris froid dans cet hémicycle.
– Député[e] 2. C’est vrai, il fait froid !
[Plus tard dans le débat.]
– Député[e] 3. Je ne sais pas à qui il faut s’adresser pour être entendus, si c’est au bon dieu ou à ses saints. En tout cas, j’espère que la voix du peuple sera entendue. Si vous voulez que nous soyons nombreux dans cette salle, il faut peut-être veiller d’abord à ce qu’on puisse y travailler dans des conditions optimales.
– Le président. Votre cause a été entendue, madame.
… des histoires de fin de matinée difficile (« Nous sommes tous des femmes et des hommes de bonne volonté … et l’heure du déjeuner approche…/ Ventre affamé n’a point d’oreilles ! » …») … de digestion somnolente … et de députés qui ronflent …
[Moment d’Assemblée] :
« Monsieur N., nous sommes à la Chambre. /
Je ne vous le fais pas dire ! »
– Député 1 [« Monsieur T. »]. Monsieur le président, certains de nos collègues font dodo.
– Député[e] 2. [ Une collègue … qui ne dormait pas !] Où çà ?
– Député 1. Ils sont trois ou quatre.
– Député 3. Ne réveillons pas l’UMP qui dort !
– Le président. Monsieur T., poursuivez, je vous prie, et, surtout, ne les réveillez pas ! (Sourires.)
[Plus tard dans le débat.]
– Député 4 .[« Monsieur N. » / parodiant le collègue qui ronfle.]. Ron-ron !
– [Le président.] Monsieur N., nous sommes à la Chambre.
– Député 4. Monsieur le président, je ne vous le fais pas dire : un de nos collègues nous en donne la preuve ! (Rires.)
… des histoires de député-e-s souffrant (-e-s) qui se font remplacer (« Quant à ma collègue de la commission des finances, elle est souffrante. C’est ce qui explique son absence. ») … … et d’autres qui viennent siéger même s’ils sont mal en point … comme ce député qui prend la parole avec un bandeau sur l’œil (« à la Moshe Dayan ! ») … même que cela ne leur donne pas le droit d’abuser de son temps de parole ! …
[moment d’assemblée] :
(« On dirait Moshe Dayan ! »)
– Le président. La parole est à Monsieur L., à qui nous adressons tous nos vœux de prompt rétablissement.
[Il s’ensuit une longue intervention du député … que le président est obligée d’interrompre.]
Si vous pouviez vous acheminer vers votre conclusion…
– Député 1 [« Monsieur L. »]. J’en prends forcément le chemin, monsieur le président. (Rires.)
– Le président. Certes, mais soyez-y rapidement !
– Député 1. C’est une autre question ! J’ai un problème de lecture, ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure, si j’ose dire. (Rires.)
– Le président. Avoir un pansement sur l’œil ne confère pas un privilège de temps de parole !
– Député 1. J’ai tenu à prendre la parole en dépit de ce qui m’est arrivé hier soir et qui me rend la lecture assez difficile.
– Député 2 [député-chasseur ?]. Avec un seul oeil, on vise plus juste !
– Député 3. On dirait Moshe Dayan !
– Député 4. On comprend pourquoi vous mettez deux fois plus de temps que prévu ! […]
– Député 1 Voilà quelques pistes, dans le temps qui m’est imparti (Sourires),…
– Le président. Un peu plus...
… des histoires de petites lumières qui clignotent parce que le député a dépassé son temps de parole (« Je vois, monsieur le président, que le signal lumineux placé devant moi clignote, mais j’ai bientôt fini. ») … de députés arrivés en retard en séance … parce qu’ils qui n’ont pas entendu la sonnerie …
[moment d’assemblée] :
une histoire de sonnerie
– Député 1 [« monsieur B. »]. Traditionnellement, dans cette maison, une sonnerie indique que la séance va être ouverte.
– Le président. Elle a sonné.
– Député 1. Je regrette, elle n’a pas sonné. Le problème est là.
– Député 1 [ rapporteur / médecin de son état et spécialiste de l’oreille.] Je me tiens à la disposition de monsieur B. et de ses collègues pour examiner leur ouïe. [Sourires sur les bancs de la majorité.]
… des histoires de députés qui se vantent de faire des heures supplémentaires … et même de travailler cent heures par semaine (« Moi, je travaille cent heures par semaine. C’est probablement trop ! / Moi aussi / Vous aussi ? Je vous félicite » ) … et d’autres qui se plaignent d’être les O.S. de l’Assemblée nationale (« Monsieur le président, nous travaillons à la chaîne, nous sommes vraiment les OS de l’Assemblée nationale ! ») …
… ils racontent – ils se racontent – …
… des histoires d’anniversaire (« Monsieur B., je vous prie de m’excuser de ne pas vous avoir donné la parole pour défendre [votre] amendement. Pour me faire pardonner, je vous souhaite un bon anniversaire. » / « Bon anniversaire ! » sur tous les bancs. »)… et autres heureux évènements … tel que la naissance d’une petite « Loanne » (« Je tiens à féliciter papy G. pour la naissance de la petite Loane. »)
[moment d’assemblée] :
avis de naissance dans l’hémicycle
– Le président. La parole est à monsieur B.
– Député 1 [« monsieur B. » / opposition ]. En lieu et place de monsieur G., même s’il est irremplaçable et inimitable.
Monsieur G. est grand-père depuis ce soir !
– Le président. Vous lui transmettrez toutes les félicitations de l’Assemblée, qui n’est réunie ce soir que pour cela ! (Sourires.)
[lors de la séance suivante / notre « papy » est de retour !]
– Le président. Avant de procéder au scrutin public, je profite de l’occasion pour féliciter monsieur G., qui est grand-père ce soir. [Applaudissements sur tous les bancs. – « Ça s’arrose ! » sur les bancs de a majorité.)
Ça s’arrosera, mais plus tard !
… eh oui ! … des histoires de buvette … et de coups à boire ( « Chiche ! Je parie une bouteille de clairette/ Oui, chiche !) …
– La ministre. Monsieur B., vous avez évoqué les problèmes bien connus de Wallis-et-Futuna. Sans vouloir m’étendre davantage à ce stade, je peux d’ores et déjà vous assurer que vous avez été entendu, comme vous le verrez au cours de notre débat.
– député 1. Ça s’arrose, monsieur B. !
– député 2 [« monsieur B. »]. C’est déjà fait ! (Sourires.)
– député 1 [auteur d’un amendement visant à défendre le « privilège » des bouilleurs de cru]. C‘est quelque cent cosignataires que j’ai rassemblés autour de cet amendement.
– député 2. Autour d’un verre ? (Sourires.) »
… des histoires qui disent les mille une façons (en fait, il y en a beaucoup moins que çà !) de se rendre sur son lieu de travail qui – comme chacun le sait ! – est le « Palais Bourbon » alias « Assemblée nationale » …
[moment d’assemblée] :
Métro, vélo, moto, rollers …
et autres moyens de se rendre à l’Assemblée
– député 1. [« Vert »] Ni les députés ni les ministres n’ont l’habitude de prendre le métro tous les jours ou d’habiter dans des banlieues difficiles, que je sache ! [Exclamations sur les bancs de la majorité.]
– député 2. Si, justement !
– député 3. Tous en vélo !
– député 1. Moi, je prends le métro chaque jour, voici mon ticket !
– député 2. Moi aussi, j’ai le mien ! Tenez !
– député 3. Il l’a acheté ce matin !
– député 1. Pas du tout. Il est même très vieux ! Du reste, le service des transports de l’Assemblée nationale peut vous fournir une carte permanente. [Exclamations sur les mêmes bancs.]
– député 3. Et un vélo !
[…]
– Député[e] 4. Monsieur le président, je n’ai pas préparé mon ticket de métro, je n’ai pas loué de moto pour venir jusqu’ici ce matin, mais cela ne m’empêchera pas de parler des transports en commun.
– Député[e] 5. Prenez vos rollers !
Et comme ils ne sont pas là pour parler seulement de ce qui se passe dans l’hémicycle, de ce qui se passe entre eux …
des histoires de « campagne »
… ils racontent – ils se racontent – …
… des histoires de députés en campagne … de députés à la campagne … pour beaucoup d’entre eux, c’est du pareil au même ! …
… et là … vous apprendrez …. que, tout députés qu’ils sont, ils prennent une douche le dimanche … et qu’« éventuellement » ils vont à la messe …
[moment d’assemblée] :
un dimanche en campagne à la campagne
– député 1. Monsieur le président, l’usage, pour les parlementaires du monde rural en tout cas, veut que les samedis et les dimanches soient consacrés à la présence sur le terrain : il faut inaugurer, rencontrer les gens,…
– député[e] 2. C’est ce qu’on fait !
– député 1. … aller au bal des anciens combattants, éventuellement, la messe du dimanche matin, suivie des remises de médaille aux maires, etc. Comme tout un chacun, j’ai quitté l’hémicycle vendredi tard dans la nuit… Deux heures de sommeil, une douche et c’était reparti !
– député 2. [« Monsieur « G. »]. Il ne va tout de même pas nous raconter son week-end !
– député 1. – Je suis persuadé que notre collègue G. en a fait autant. Et nous sommes en pleine forme.
– Le président. Monsieur D., vous avez parfaitement raison, si j’ai supprimé les séances de samedi, c’était pour vous permettre d’inaugurer, d’aller au bal, éventuellement à la messe.
À propos d’ « alimentation » … vous apprendrez , d’ailleurs, que, comme vous, comme moi, ils font leurs courses … plutôt dans les grands magasins ( non pas parce que ce serait moins cher, mais parce qu’il y a plus de mains à serrer !) …
[moment d’assemblée] :
quand les députés font leurs courses
– député 1. J’ai envie de vous demander, monsieur le ministre, si vous fréquentez couramment les grandes surfaces et les grands magasins. Je pense que votre réponse sera négative, car j’imagine que vos obligations vous empêchent de vous livrer à cette occupation qui est parfois celle des élus, qui ont le souci d’être constamment en contact avec leurs électeurs.
– député 2. Voilà une réponse désagréable pour le ministre. Il a le droit de faire ce qu’il veut ! (Sourires.)
– député 1. Nos électeurs fréquentent en effet les grands magasins et les grandes surfaces.
– député 3. Vous avez raison, dans les villes de province, tout le monde se retrouve dans les grandes surfaces !
– député 1. Tous mes collègues ici présents et moi-même avons l’habitude d’aller qui à Carrefour, qui chez Leclerc, qui à Intermarché. Or, pour ma part …
… et que, comme vous, comme moi, ils sont assaillis par les publicités de toutes sortes … en particulier dans leurs boîtes à lettres …
– député 1[président de la commission]. Chacun d’entre nous reçoit quarante kilos de « COUNA » [2], essentiellement composés de publicités de grandes surfaces, journaux d’annonces et prospectus. J’ai apporté ici ce qu’on trouve chaque semaine dans une boîte aux lettres. (M. le président de la commission tient en main un paquet de prospectus.)
– député 2. [rapporteur]. Et encore, il en manque ! (M. le rapporteur général brandit une seconde liasse.)
– député 3. Vous n’en avez pas beaucoup, chez vous !
… vous apprendrez aussi que tout n’est pas toujours rose à la campagne … que les routes peuvent même y être dangereuses, surtout en montagne … (en conséquence de quoi … il ne faut surtout pas brider la vitesse des véhicules !) …
[moment d’assemblée] :
quand « des blocs de plusieurs tonnes tombent sur les routes [de montagne] » …
[Un député « montagnard »].J’estime pour ma part qu’il faut laisser une marge de manœuvre [en matière de limitation de vitesse] par souci de sécurité. En effet, mon expérience m’a convaincu que l’on peut ainsi sauver des vies humaines.
Dans ma circonscription de montagne, des blocs de plusieurs tonnes tombent régulièrement sur les routes départementales et j’ai eu plusieurs fois la vie sauve parce que j’avais une marge sous ma pédale d’accélérateur qui m’a permis d’éviter l’obstacle et de m’en sortir.
Alors que l’on ne me dise pas qu’il faut brider les voitures ! Je considère la performance d’un véhicule comme un facteur de sécurité et aucune chape de plomb ne m’empêchera de l’affirmer !
… mais tout de même … quel plaisir de foncer « tout schuss », sur les pistes enneigées ! … comme ce député qui – dans une « autre » vie (!) – accompagnait ses élèves en « classe de neige » …
[moment d’assemblée] : la montagne toujours ..
une histoire de classe de neige …de poudreuse … et de « hors-piste »
– Député 1 [« monsieur R. »] . Je me souviens que, la première fois que j’ai emmené mes élèves en classe de neige, je me demandais comment je pourrais traiter le programme malgré le ski. (Rires sur divers bancs.) Or, lorsque nous travaillions le matin, et que les enfants allaient skier et s’oxygéner l’après-midi et que je perdais donc les heures d’enseignement de l’après-midi, les élèves étaient très performants au retour. Ces rythmes scolaires sont donc extrêmement importants. […]
– Le rapporteur. C’est bien volontiers que je réponds à monsieur R., qui a défendu ces amendements avec beaucoup d’enthousiasme et d’élan, je dirai même « tout schuss », puisqu’il a évoqué les pistes de ski ! (Sourires.) […]
– Le président. Quel est l’avis du Gouvernement, monsieur le ministre ? Suivrez-vous monsieur R . sur les pistes de ski ? (Sourires.)
– Le ministre. Je lui dirai simplement qu’il a pratiqué le hors-piste, monsieur le président. (Rires.)
– Le président. C’est une jolie formule, monsieur le ministre !
La parole est à monsieur D., et attention au hors-piste…
– Député 2. Et à la poudreuse ! (Sourires.)
– député 3. [« monsieur D. »]. Monsieur le président, je ne ferai pas de hors-piste, car c’est interdit et je suis respectueux des règles. Si nous avons un peu souri en écoutant monsieur R. défendre ces amendements, ce n’est pas du tout parce qu’ils sont folkloriques, mais parce que l’ image de monsieur R. descendant les pistes immaculées des Alpes à la tête de sa classe nous remplissait de joie à cette heure assez tardive. (Sourires.)
[1] Allusion à la chanson de Jean Ferrat : « On ne voit pas le temps passer ».
[2] « Courrier non adressé »