pourquoi faudrait-il que l’Assemblée nationale fût triste ?

Les Comptes-Rendus intégraux des débats – qu’il s’agisse de la version papier (« J.O.Débats »)  ou de la version informatique (Voir site principal de l’Assemblée nationale ) – ont ceci de particulier que,
non seulement, ils retranscrivent intégralement ce qui est dit, même lorsque cela n’a pas grand-chose à voir avec le thème du débat, même s’il s’agit d’une simple interpellation ,
mais qu’ils mettent en scène les réactions des députés présents en séance, sous la forme de parenthèses.

Ah ! les parenthèses des « J.O.Débats » !

Formes atténuées  de participation au débat, les (« Applaudissements. ») sont  là pour appuyer tel bon mot ou telle idée particulièrement bienvenue.  Et puis viennent s’y ajouter … les (« Ah ! ») …  les (« Oh ! ») … les (« Eh oui ! ») … les (« Eh bien ! ») …  les (« Absolument ! ») …  les (« Pourquoi pas ? » …  les  (« Et alors ? ») . Les rédacteurs nous disent même les sourdes vibrations d’un hémicycle où les députés veulent à tout prix montrer qu’ils sont là, toujours prêts à réagir ; cela donne dans le texte : (« Murmures. »).

Et puis, il y a les « (Rires.) » et les « (Sourires.) » ! …
    … qu’il ne faut d’ailleurs pas confondre.
Les « (Rires.) » sont le plus souvent situés dans l’espace : il y a des « Rires » de droite » et des « Rires » de gauche !
Par contre, il n’y a pas d’indication de provenance des (« Sourires »)

En quelque sorte, il y a, dans les Compte-Rendus intégraux  quelque chose comme une géographie des humeurs … et quand l’humeur vire au beau fixe – même si, dans les faits, cela ne dure pas très longtemps ! –  c’est tout l’hémicycle qui s’illumine de couleurs chatoyantes !

« Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Fait-elle envie ou bien pitié ? » …  cette Assemblée, constituée de gens comme vous et moi, de gens faits de chair et d’os, qui  investissent leur fonction avec leur tempérament, leurs marottes, leurs manies, leurs humeurs  .
On a beau être député, on n’en est pas moins homme !

Dans le « texte fondateur du blog »
[ la réforme du travail parlementaire : bonjour l’ennui !],
j’écrivais :
 » Tout  le monde a en tête les affrontements, les disputes, les interminables parties de yoyos qui rythment la vie de l’Assemblée. Mais si l’Assemblée n’était que cela, comment tiendrait-elle ? Comme tout groupe, le « groupe-Assemblée » ne peut pas exister uniquement sur le mode du conflit ; il a besoin d’espaces communs, de convivialité, de solidarités partagées. »

Aussi – délaissant la rudesse des (Rires) et des affrontements – je vais proposer au lecteur de découvrir peu à peu , à travers les (Sourires), cette grammaire des rapprochements et des connivences.
Plus tard, quand un matériau suffisant sera rassemblé sous cette rubrique, je tenterai d’y mettre un peu d’ordre … et de sens.
Mais, pour l’heure, il n’y a qu’à se laisser aller au gré des réparties, des bons mots et des petites vacheries (somme toutes, bien plus sympathiques que les interminables parties de yoyos ou les compétitions -« langue de bois » !)

Diantre ! Pourquoi faudrait-il que l’Assemblée fût triste !