Le « blues » du citoyen : un classique du débat d’Assemblée

Le citoyen
… Le « TIERS » …
… l’«ABSENT » …
… le « Tiers absent » …

… vous, moi, les autres …

… « les gens », les « braves gens » ( et les moins braves !) …
… « les Français » … « nos concitoyens » …
… « les habitants » de nos villes, de nos quartiers, de nos campagnes, de nos pays …
… « les électeurs » … « les vôtres », « les nôtres » …

… le TIERS , il a des sentiments :
il a le «sentiment» d’être
«abandonné»,
«écrasé»,
«humilié»,
«brimé»,
«fatigué»,
« blessé»,
«impuissant» …

Souvent, à ce que disent les députés …
…  il a – nous avons – «le blues» …
le TIERS «en a marre»,
le TIERS «en a assez»,
le «Tiers» «en a ras-le-bol» …

… tant et si bien …
… que le vent qui monte de « nos villes» et de « nos campagnes» …
(« Nous, nous avons entendu le vent qui monte de nos villes et de nos campagnes !»)
…c’est  un vent de « déception » …
… un vent de « tristesse »  …
… un vent « de colère et d’exaspération »…
… un vent de « désespérance » …
(« Il faut écouter, mes chers collègues, la désespérance du monde rural. » )

« Je me revois sur le terrain, face à des électrices et des électeurs désespérés, qui … »

… tels « ces parents » qui, « tous les jours », « chaque matin »
se demandent « si, aujourd’hui », « si ce n’est pas ce soir »…
…  que  « leur fils ou leur fille » , « leur papa ou leur maman âgés »
ne se fera pas « agresser »  « racketter »  « violer » ! …

… telle « cette femme » qui, en réponse à la question d’un journaliste
« Mais que voulez-vous, madame? « 
«  exprimait son désarroi et sa colère »
et qui, « à la fin, s’est exclamée :
« Je veux vivre normalement !
 » »  …

« Nous sommes tous confrontés, dans nos circonscriptions»,
à «des gens», …
« des électrices et des électeurs désespérés » …
… « qui
nous tirent par la manche, en nous disant :
« Mais qu’est-ce que vous attendez pour agir ?  » » 
 …

Sur ce thème, lire :
talk-about / de l’insécurité   

 *
* *

… « Je veux vivre normalement ! »…

    Le TIERS n’exprime pas que des sentiments.
Il dit ce qu’il veut …
… et, ce qu’il veut, c’est, bien évidemment la sécurité, mais ce n’est pas seulement la sécurité !

    Il veut « vivre et travailler au pays »
« participer aux choix qui [le] concernent »
« garder [ses] mairies, [ses] maires, [ses] communes » …

    Il veut « que l’on dépense moins et que l’on dépense mieux »
Il veut « un État qui se déconcentre, qui soit plus proche d’eux »
… etc. …

Ainsi- par le truchement de ceux à qui il a confié la tâche d’être
ses « représentants », ses « témoins », de « avocats » …
(« Nous sommes tous dans cet hémicycle des représentants, des témoins et des avocats de la France réelle. » /
Voir  le représentant, le témoin et l’avocat )

… le TIERS dit ses  « aspirations » …
« aspiration à la paix »
« aspiration à créer son entreprise » …

… il dit ses « attachements » …
« Vous savez bien que ce à quoi les Français sont le plus attachés,
c’est l’égalité devant le service public
 » …

… ses « exigences » …
« Ce que les Françaises et les Français attendent de nous aujourd’hui,
c’est que nous répondions à ce qui leur paraît des exigences évidentes.
(par exemple,  la lutte contre l’usage des stupéfiants .) »

… ses « attentes » …
« Ce texte ne répond pas aux attentes des Françaises et des Français,
des salariés comme de ceux qui sont privés d’emploi.
Pourtant leur message
a été clair
et vous prétendez l’avoir entendu :
 » Nous voulons vivre mieux, nous ont-ils dit,
avoir les moyens de subvenir à nos besoins,
avoir un emploi,
avoir du temps pour soi, sa famille et ses loisirs.
»

… ses «souhaits» …
« Partir à la retraite avant soixante ans,
dès lors que l’on a cotisé le nombre de trimestres nécessaire pour obtenir le taux plein,
est un souhait parfaitement compréhensibl
e. »

Le TIERS dit quels sont ses besoins …
… « les besoins vitaux de chacun » – :
« se chauffer,
s’éclairer,
boire,
se laver,
communiquer au téléphone avec ses proches, son médecin,
pouvoir recevoir son journal tous les jours,
suivre ses programmes à la radio ou à la télévision,
mais aussi pouvoir se déplacer grâce aux transports en commun,
se faire soigner en toute sécurité,
accéder à la connaissance et au savoir
 » …

… « Pouvoir promener son chien ! » ajoutera un collègue impertinent ! …

… tandis que d’autres évoqueront …
le « besoin de considération, de reconnaissance et de soutien »,
le « besoin de dialogue »,
le « besoin d’échanger »,
le « besoin d’être aimé, de se sentir aimé »

Et le « besoin » se fait « revendication » …
… alors « monte de nos villes et de nos campagnes »
la grande clameur des « revendications » …
… revendication des restaurateurs …
( « appliquer le taux réduit de la TVA à la restauration »)
… revendication du monde rural …
( « permettre aux bouilleurs de cru de continuer à produire cette « petite goutte »»)
… revendications des chasseurs …
([Les chasseurs] … « ils veulent absolument chasser ! »)

*
* *

Or, le TIERS est multitude(s).
Il est habité de « mondes »
et de « lobbies »
qui ont la prétention de lui donner corps, cohérence …
… mais qui, en fait, disent – construisent –
l’enferment,
l’exclusion …

Alors même que chaque composante
– chaque « particule »- élémentaire –
du TIERS  …

… vous, moi, l’Autre …
… l’ABSENT …
… le TIERS-ABSENT …

…  est elle-même partagée
entre des « attentes »,
des « besoins »,
des « souhaits »,
des « revendications »

contradictoires ! …

    Eh oui, le Tiers est
– n’est que (?) –
paradoxe(s) …
(«  Les Français ont ceci de paradoxal qu’ils souhaitent à la fois que des lois soient votées
dès qu’un problème se pose et que celle-ci ne soient pas trop nombreuses.
 »)

Et cela donne une multitude …
…  comme un dédale …
… un « souk » (!) …
[Assemblée et/ou « place du marché » ?]  

… de « particularités » …
… de « spécificités » …

… au sein desquels il ne sera pas commode
de reconnaître,
de dire,
de faire …

… l’« intérêt général » …