« Mais où est donc l’intérêt général ? »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
… quand … … telles  les intrusions de la mer dans les terres , les « spécificités » se nichent partout …
« Tous les cours d’eau ne sont pas sur le même modèle hydrographique : le Gave de Pau n’est pas la Seine. »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
…quand ,  toute autre considération cessant , il faut « tenir compte » …
…  des «particularités communales» …
… des «réalités urbanistiques spécifiques» …

… quand  il est des territoires qui sont – encore plus « spécifiques» que d’autres !….
« Il y a banlieue et banlieue, que cela vous plaise ou non ! »
« Le problème est encore plus aigu en zone de montagne. »
« Il faut être attentif à ne pas systématiquement opposer zones rurales et zones urbaines, même si on sait bien, par exemple, que les problèmes de logement social en milieu urbain sont d’une autre nature que ceux de logements locatifs ou d’accession à la propriété en milieu rural. »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
…quand,  une spécificité en appelant  une autre , les spécificités s’enchaînent en cascade …
… ainsi en va-t-il de «l’outremer» …
« Les besoins de la justice en Polynésie sont en effet particuliers. »  (« On y parle le « reo maohi », et le lien à la terre est un lien direct avec les ancêtres.»)

« On réserve le soutien fiscal à l’investissement aux grosses structures en oubliant les petites, aux fortunés en oubliant les exclus, les pauvres. Je pense aux îles du sud de la Guadeloupe, Marie-Galante, et aussi les deux îles des Saintes et La Désirade. »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
… quand il est dit : « à situation exceptionnelle, remèdes exceptionnels » …
…et que l’ on pose comme principes de base :
…  à « territoire spécifique » …  « pratique et traitement spécifiques» … ?
« C’est une erreur de penser que la même formule peut valoir dans les zones urbaines et dans les territoires ruraux. »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
… si   chaque ville … a sa «spécificité» …
« La ville doit organiser la cohabitation des couches sociales selon des logiques propres à chaque civilisation, je dirai même à chaque ville. »
… si  chaque département  a sa «spécificité» …
« Un équilibre est à trouver et il peut l’être dans le respect des traditions de la chasse, sa pratique demandant une certaine souplesse puisqu’elle diffère d’un département à l’autre. »
…si chaque entreprise … a sa «spécificité»?…
« Une entreprise, il faut s’en souvenir, est comme un être vivant qui a ses respirations. Elle doit s’adapter aux conditions spécifiques de son marché, aux exigences de ses clients. »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
… quand, ouvrant la « boîte à outils » chère à nos députés, nous n’y trouvons que …
… « zones » …
… « périmètres » …
… « catégories » …
… « dérogations » …
… « exonérations » …
… « abattements » …
… « exceptions » …
« C’est [ il est question de pêche à pied] autorisé en Ille-et-Vilaine, mais pas dans le département de la Manche. Alors, [ces personnes] ne comprennent pas. »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
… quand « intérêts catégoriels » …
…. « intérêts particuliers » …
… « intérêts corporatistes » …
… « intérêts égoïstes » …
… quand « mondes » et « lobbies » … qui « ne cherchent qu’à défendre leurs droits acquis »  montent à l’assaut de la représentation nationale et tentent de « s’imposer au détriment de l’intérêt général » …
… quand il est des « possédants » et des « privilégiés » « pour lesquels les impôts, la solidarité nationale et l’intérêt général ne sont que de vieilles lunes contre-productives » …
… et que « la recherche effrénée de la rentabilité maximale et de l’optimisation des profits l’emporte sur l’intérêt général et sur le patriotisme économique » …

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…
… quand, telle Sœur Anne du haut de sa tour  (« Sœur Anne,  ne vois-tu rien venir ? ») …
… nous ne voyons au travers des débats que routes   qui poudroient  … et cavaliers – tous «députés-maires », «députés-présidents» –  portant étendard  de leurs «pays», «départements» et «régions», de leurs «villes» et «hameaux»,   de leurs «montagnes» et  de leurs «rivages», chargés qu’ils sont  de multiples et pressantes recommandations  de leurs électeurs …

Qu’advient-il alors  du principe fondateur selon lequel  «la loi est la même pour tous» ?

« Nous ne comprenons pas la conception de la loi qui sous-tend cette accumulation de dispositions spécifiques détournant le législateur de sa mission, laquelle consiste à concevoir l’intérêt général. »
« Jusqu’à nouvel ordre, nous ne faisons pas la loi pour régler les exceptions mais plutôt pour établir la règle. »
« Je pensais que nous étions chargés, dans cet hémicycle, de débattre de l’intérêt général et j’ai eu le sentiment que nous étions davantage dans un supermarché où chacun venait faire ses courses ! »

Mais ou est donc «l’intérêt général» ?…