03_ »quantum » et politique différenciée des revenus

 

1982. L’Assemblée Nationale a atteint sa vitesse de croisière.
L’application du programme va bon train : les 39 heures, la loi Quillot (logement), les lois AUROUX (droits des travailleurs).
La décentralisation devient une réalité – laquelle devrait être confortée par une réforme du Plan.
Alain Savary commence les consultations sur l’enseignement privé, provoquant aussitôt une mobilisation des troupes : défenseurs de l’école privée, d’un côté, défenseurs de la laïcité de l’autre

Nombreux sont les observateurs qui constatent une dégradation du débat public.

Les motions de censure se succèdent au rythme d’une par mois – si l’on ne prend en compte que le temps réel des sessions. (Et dire qu’en 2008/2009, lorsque la droite a voulu réformer en profondeur les modalités du travail parlementaire, tout s’est passé comme si l’obstruction était une pratique – et une invention – de la droite !)
A gauche, plusieurs débats témoignent des hésitations et des contradictions : Robert Badinter s’oppose à Gaston Deferre à propos des contrôles d’identité.
Lorsque Pierre Mauroy parle d’aides à l’investissements, le PCF entend « cadeaux au patronat ».
Le Président de la République est obligé de trancher le débat sur la réduction du temps de travail : faut-il ou non maintenir le pouvoir d’achat ? Il choisira la seconde solution; mais, quelques mois plus tard, constatant que « la relance des économies occidentales n’est pas au rendez-vous », Pierre Mauroy va décider de bloquer prix et salaires pour enrayer l’inflation et éviter une nouvelle dévaluation (nous en sommes à la troisième).
En matière agricole, la célébration du centenaire du ministère de l’agriculture n’a pas permis la réconciliation du (de la) ministre et des agriculteurs – ou plus précisément de « la profession ».
Edith Cresson a – courageusement – affronté les congressistes de la FNSEA. Elle leur a expliqué que son objectif numéro un était de « gagner la bataille du revenu agricole », que pour y parvenir, elle se battrait d’une part à Bruxelles [ rétro-débats 2 ] et, d’autre part, en France, pour mettre en place de nouveaux outils : les offices fonciers ( ce qui n’aboutira pas/ rétro-débats à venir/ 6) et les offices par produits.
Ses propos n’ont pas réussi à désarmer l’opposition de la FNSEA : l’imposante manifestation nationale du 23 mars à Paris fera date dans les annales du syndicat.
Le gouvernement cherche alors à changer de terrain : il publie les décrets instituant la proportionnelle dans les élections aux Chambres d’agriculture, espérant ainsi favoriser la percée des syndicats qui lui sont favorables ( ce qui ne sera pas le cas).
De plus, Edith Cresson engage – hors syndicats (sacrilège suprême !) – une concertation de grande ampleur sur l’avenir de l’agriculture : les Etats Généraux du Développement.

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