« Réduction des inégalités » … « développement diversifié » … « initiative locale » … « politique de qualité » … « productions alternatives » … « respect des équilibres naturels et humains » … « droit à la différence » … « droit d’expression des montagnards » …
Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas entendu de tels propos dans l’hémicycle.
Et pourtant … nous sommes en 1984. La rigueur est passée par là.
Plus question de « quantum ».
Plus question d’offices fonciers.
Plus question de « nouvelle politique agricole ».
Comment se fait-il qu’en des temps aussi peu porteurs renaisse l’expression « nouvelle politique » ?
Et pourquoi à propos de la montagne ?
La loi sur la montagne …
… loi test visant à faire de la montagne le laboratoire d’une nouvelle politique? …
( « La loi sur la montagne est un texte dérogatoire par nature, mais c’est aussi un texte utile au reste de la France […] [car il peut permettre ] d’expérimenter certaines méthodes, procédures et mesures avant de voir si elles sont susceptibles d’être appliquées à des aires plus vastes dans notre pays. » (DE COURMONT, rapporteur)
… » L’an I de la montagne » ? …
( l’expression est de C.Birraux/ UDF – qui, lui, récuse totalement une telle perspective ( « La discussion de cette loi sur la montagne, aujourd’hui, ne constitue pas l’an I de la politique de la montagne. »)
… Simple retour de flamme ? …
… Loi revanche ? …
… Dernier coup d’éclat – l’adieu aux armes ! – d’une génération de députés militants englués dans les méandres du pouvoir et de la rigueur ?
Le projet de loi sur la montagne tient un peu de tout cela, à mon sens.
Mais c’est aussi – et plus prosaïquement – une opération de diversion voulue par M.Rocard qui entend avoir les mains libres pour mener sa politique ( rigueur, quotas, cohabitation avec la FNSEA ) et qui, pour ce faire, lâche un os à ronger à ces – trop, à son goût – turbulents députés de la montagne ( qui sont des anciens de la fameuse commission agricole nationale/ . rétro-débats 2)