II-07_de la « fonction sacerdotale » de la presse

« Ce qui est inquiétant dans cette histoire, c’est qu’il n’y ait pas plus de Robert Hersant dans ce pays ! » De ce débat sur la presse, trois idées à retenir : 1) pour le FN, la liberté de la presse, c’est la liberté des entreprises de presse ; 2) il faut mettre fin à l’emprise de l’État … et des syndicats; 3) il faut « responsabiliser » les journalistes dans leur fonction « presque sacerdotale ».

Première particularité de ce débat : il prend appui sur une proposition de loi élaborée par le Sénat et reprise par la nouvelle majorité RPR/UDF. Cette proposition de loi « porte réforme du régime juridique de la presse ». Le débat se déroulera du 10 au 18 mai 1986.

Deuxième particularité : les deux intervenants principaux occupent une place à part dans le groupe Front national. CEYRAC, avant d’être élu  sur la liste de « Rassemblement national » était  représentant en France de l’Église de l’unification – plus connue sous le nom de « secte Moon». DOMENECH – qui a été député divers-droite entre 1958 et 1962 – a été au journaliste du quotidien marseillais Le Méridional. (Il a fait l’objet d’une condamnation pour «incitation à la haine» envers les immigrés algériens.)

Tout au long du débat, il va être fait référence à trois lois :
– la loi d’octobre 1984 sur la concentration et la transparence (« loi scélérate » – dit  DOMENECH « qui, en prétendant viser à limiter la concentration et à assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse, n’avait d’autre objectif que de s’opposer au développement des entreprises de M. Robert Hersant ».
– les ordonnances de 1944 sur l’organisation de la presse (qui – c’est toujours DOMENECH qui parle –  ont  « permis à un certain nombre de gens incompétents de s’emparer de journaux » « au prétexte qu’elles avaient continué à publier pendant les années noires » («  ce qui est à l ‘origine de la grave crise dont souffre la presse écrite »).
– la grande loi libérale de 1881 (« qui autorise chacun à publier ce qui lui convient, à condition d’observer des règles qui engagent sa responsabilité quant aux conséquences de ses écrits » / « c’est une bonne loi » qu’il convient d‘ « adapter à notre temps, aux nouvelles techniques »)

 

AU FOND

1. la liberté de la presse, c’est la liberté d’entreprendre

C’est l’axe principal de la proposition de loi. Le rapporteur affirme qu’il s’agit d’« assurer la liberté d’exercice d’une profession dans la clarté et dans le respect de l’intérêt général »
Les députés frontistes sont tout à fait d’accord avec c et objectif. Ils vont s’attacher à mettre en évidence les obstacles qui empêchent les entreprises de presse de faire l’exercice plein et entier de cette liberté.

Premier obstacle : l’excès de réglementation … les « tracasseries » …  « les contrôles excessifs et les rigidités administratives » …  
 « La presse écrite française souffre, depuis 1944, d ‘une situation malsaine, caractérisée par une grande rigidité liée à une réglementation excessive et à une défiance institutionnelle envers les entrepreneurs de presse. 
(Interruptions sur les bancs socialistes : « Sous l’Occupation, c’était mieux ! »/ « Avant, c’était la presse pétainiste. » ) [..]C’est en multipliant les contrôles et les réglementations tatillonnes que nous sommes arrivés à la situation de blocage actuelle. » [CEYRAC]
Les députés FN regrettent que la proposition de loi ne formule pas « l ‘abrogation pure et simple de la loi de 1984 et de l’ordonnance de 1944 ». à défaut, « tout ce qui va dans le sens de la simplicité et contre la rigidité de cette réglementation sera pour nous le bienvenu. » /voir amendements )

Plus généralement, c’est « l’intervention omniprésente et systématique de la puissance publique » qui est dénoncée et qui se manifeste en particulier par la « dépendance financière » des entreprises de presse « vis-à-vis de l’État » (« Le système actuel des aides publiques à la presse n’est pas sain du fait de son extrême complexité, et surtout en raison de son principe même par lequel plusieurs entreprises de presse se trouvent dans un état de dépendance, et donc de grande vulnérabilité. »)

Deuxième obstacle : les « monopoles »

CEYRAC :
«  Il y a d’abord plusieurs monopoles lui sont autant de prisons pour notre presse.I
Le premier de ces monopoles est celui de l’embauche des salariés, et plus précisément des ouvriers de la presse et du Livre. […] le monopole de fait du syndicat de Livre C.G .T., spécialement dans la région parisienne, source de privilèges inacceptables et paralysants 
( plus loin l’intervenant parlera d’un « persévérant travail de sabotage » par lequel ce syndicat « tuait la liberté d’expression chez ses adversaires politiques … car on imagine bien que les journaux de votre parti n’eurent guère à souffrir de telles mesures d’ étouffement »). […]
Le deuxième de ces monopoles est celui de la distribution des périodiques de presse . […]
un monopole de fait des Nouvelles messageries de presse parisiennes dont le poids, les exigences et les contraintes qu’elles créent introduisent une rigidité inacceptable.
Le troisième de ces monopoles est celui des fournitures de papier par la S.N .E.P. Il n’est pas normal qu’une seule entreprise monopolise pratiquement les fournitures nie papier à la presse, augmentant ainsi le prix du papier de près de 20 p. 100. »

Troisième obstacle : les ingérences de l’étranger

 « Comme en toute défense , il faut  lutter contre les risques d’ ingérence » … Il faut  « protéger la presse des ingérences étrangères. »
« En cas de crise, qui peut aujourd’hui affirmer qu’une publication contrôlée pour partie par des intérêts étrangers ne chercherait en aucun cas à manipuler notre opinion publique ? Cela serait en fait – et les auteurs de l’ordonnance de 1944 le savaient bien – relativement facile. » [BRIANT]
Les députés frontistes ne ciblent pas uniquement les capitaux étrangers investis dans les entreprises de presse nationale ; ils s’en prennent aussi – exemple à la clé – aux « publication éditée en France et destinée à certaines communautés étrangères » :
« « Nous avons écrasé les enfants de Charlemagne . On vous a brisés, on vous a écrasés comme au Vietnam . Ramassez vos alphabets tricolores ! » … voilà ce qu’on peut trouver dans El Moudjahid – « journal très sophistiqué » « publié en juillet 1984 et largement diffusé dans la communauté des immigrés algériens en France » [PEYRON]

 

2. le paradoxe de la concentration « indispensable » … et gage du pluralisme

« La presse a deux aspects dont il est indispensable de tenir compte : elle est le support nécessaire à l’expression de la pensée, mais elle est aussi – il ne faut pas l’oublier – un produit industriel et commercial. » [CEYRAC]
Aussi les députés frontistes reviennent-ils  à plusieurs reprises sur l’idée que les entreprises de presse sont des entreprises«à part entière »  « soumises comme telles aux contraintes du marché »et « dont la rentabilité est le seul gage véritable de survie ».
Il faut -disent-ils –  « libérer les entreprises de presse d’un halo idéologique » … ne pas « retrancher la presse dans une sorte de tour d’ivoire idéologique »
Et de conclure :
« La presse ne peut être libre qu’en étant économiquement forte. » . [BRIANT].

Or, « aujourd’hui, des moyens techniques sont nécessaires, dont la rentabilité ne peut plus être assurée, comme dans toute autre forme d’entreprise industrielle et commerciale, que par d’indispensables concentrations » .[CEYRAC]

La référence en la matière, c’est le groupe Hersant.
« Eh bien ! mes chers collègues, parlons donc de Robert Hersant et de son groupe. Il n’est à nos yeux ni un loup-garou, ni le sauveur que d ‘ autres voient en lui . Mais la peur comme les espoirs excessifs qu’ il suscite sont le signe d’une situation qui doit être dépassée. Mes chers collègues – et je me tourne plus spécialement vers la gauche de cette assemblée – dépassons le plan émotionnel lié à la personne de Robert Hersant ou à son groupe, pour nous tourner vers les vrais problèmes. » [CEYRAC]
« Quand on assiste au spectacle d’ une assemblée comme la précédente faisant une loi contre un patron de presse coupable d’avoir réussi l’exploit de trouver des lecteurs et de faire gagner de l’argent à des journaux qui, avant qu’il ne les prenne en charge, étaient condamnés à péricliter et à disparaître, on a envie de crier au fou .
Car, ce qui est inquiétant dans cette histoire, ce n’est pas que Robert Hersant ait obtenu un tel résultat en partant pratiquement de rien, c’est qu’il n’y ait pas plus de Robert Hersant dans ce pays, ce qui fait que nous sommes devenus l’un des pays de l’Europe libre les plus démunis en matière de presse écrite alors que nous avons été, dans le passé, l’une des nations les plus prolifiques dans ce domaine. signe évident d’une excellente santé. » 
[DOMENECH]

Les députés FN ont beau vouloir se démarquer de Hersant (« M . Robert Hersant, que je n’ai pas l’honneur de connaître bien qu’il soit notre collègue dans cette assemblée » – dira ironiquement DOMENECH) , nous sommes là en plein paradoxe.

« A nos yeux, il est vital de rétablir au maximum la concurrence, de favoriser la multiplicité des organes de presse, gage de leur qualité et de leur santé. » [CEYRAC]
« Plus il y aura de journaux, plus la liberté sera grande, et plus, à mon sens, la possibilité pour l’opinion d’être informée sera grande également. [DOMENECH]

Comment peut-on concilier et concurrence, concentration et multiplicité, pluralisme ?

D’ailleurs, on trouve dans le discours des députés frontistes des interrogations à ce sujet :

[RAPPEL] « Le système actuel des aides publiques à la presse [engendre une ] grande vulnérabilité, tant vis-à-vis de l‘État [AJOUT] que vis- à-vis de groupes de presse mieux armés économiquement. »[CEYRAC]
«  [L’] incompétence d’un grand nombre de patrons […]  qui, loin de se préoccuper de maintenir le pluralisme tant vanté en 1944 et jamais pratiqué, mais tant vanté de nouveau depuis quelques années, n’eurent rien de plus pressé que de créer de véritables monopoles qui existent encore, notamment dans les régions[…] La liberté d’expression y trouvait-elle son compte ? Je vous en fais juge.  [DOMENECH / faisant retour sur 1944]

« Nous sommes de ceux qui pensent que, dans une démocratie libérale comme la nôtre, la presse écrite, par les possibilités de diffusion de la pensée qu’elle offre et qu’elle est seule à pouvoir offrir à tous les échelons de la société – c’est-à-dire jusque pour les débats d’idées touchant la plus modeste des agglomérations, des groupements ou des catégories sociales – est la seule véritable garantie d’une totale liberté d’expression sans laquelle la souveraineté populaire devient un leurre .
C’est pourquoi elle doit non seulement n’être soumise à aucune contrainte, hormis celles du droit commun, bien évidemment, mais encore être encouragée presque à l’instar d’un service public.
Certes, cette liberté présente quelques risques – mais quelle est la liberté qui n’en présente pas ? – et il est indispensable de protéger les citoyens contre ceux qui l’utiliseraient pour attenter aux droits des autres
 . » [DOMENECH]

La concentration serait le moyen de garantir « une totale liberté d’expression sans laquelle la souveraineté populaire devient un leurre » ?

Mais, s’agit-il vraiment d’un paradoxe permettant de progresser dans la définition d’une politique nouvelle ? Ne s’agirait-il pas plutôt de divergences au sein même du groupe front national (mais, si l’on regarde de près les citations qui précèdent, les contradictions apparaissent au sein d’un même discours – le cas de DOMENECH est particulièrement significatif à cet égard ). Ou alors -tout simplement- ne faut-il pas voir dans cette multiplicité de discours sur la presse un exemple très caractéristique de la propension des élus FN à dire tout et son contraire ?

 

3. La responsabilité des journalistes : « fonction sacerdotale » ou liberté sous contrôle ?

 « Les vrais problèmes de la presse sont avant tout philosophiques et moraux, et non pas seulement des problèmes de structures, de seuils ou de concurrence. » [CEYRAC]

Côté « philosophie » ou « morale », ledit CEYRAC met la barre très haut puisqu’il est question de « réinsuffler dans la presse ce goût de liberté mais aussi de responsabilité » 

M. Pierre Ceyrac.  Une nation comme la nôtre, qui a subi beaucoup d’épreuves, et qui en a tant souffert, sait dans son âme qu’il y a des moyens qui grandissent l’être humain, et d’autres qui le dégradent. La presse est comme une moderne agora, où l ‘ absence de scrupules, aujourd’hui comme hier, demain comme aujourd’hui, doit trouver en face d’elle des hommes et des femmes de courage prêts à proclamer. la vérité.
Député socialiste. Quelle vérité ?
M. Pierre Ceyrac.  C’est dans cette fonction, presque sacerdotale …  ( Exclamations et rires sur les bancs du groupe socialiste )
Député socialiste 2. Un peu de décence !
M. Pierre Ceyrac. … de proclamation de la vérité et de combat contre le mensonge, que la presse trouve son fondement.
Député socialiste 1. Allez chercher une soutane !

Dans la pratique, la « fonction, presque sacerdotale » est exercé par « des gens » « ayant davantage le souci de provoquer que d’ informer objectivement, davantage la volonté de détruire la ..société française que d’apporter leur pierre à la construction permanente, davantage la vocation du scandale que celle du débat d’idées »[DOMENECH] …
… lesquels gens se situeraient plutôt à gauche … » lorsque l’on sait façon dont la gauche s’ est attribué, et refuse d’ailleurs de lâcher, le quasi-monopole de l’utilisation des médias audiovisuels, noyant dans une sauce politicienne puissamment épicée de propagande jusqu’aux feuilletons, téléfilms, dramatiques et même certaines émissions dites de service » [le même]

Le Front national estime être la principale victime de cette « absence de scrupules »
 « Nous, au Front national, nous le savons d’autant plus que rien n’a changé en ce qui concerne la place qui nous est faite, ou plutôt, ne nous est pas faite à la radio et à la télévision. » [DOMENECH]

M. Pierre Ceyrac. Malheureusement, comme vous le savez, les socialistes n’ ont pas été les seuls à utiliser ce système. Je prendrai un premier exemple : l’affaire montée de toutes pièces contre M. Jean-Marie Le Pen au sujet de la torture en Algérie .
Député socialiste 2. Un peu de décence !
M. Pierre Ceyrac. Le soir même soixante-six minutes ont été diffusées sur les télévisions et les radios.
Député socialiste 1. Le Pen s’en est relevé ! Quant à ceux qu’il a torturés, ce n’est pas sûr ...
M. Pierre Ceyrac. Lorsque, le jour du verdict en appel, M . Le Pen a gagné, pas une seule minute n’a été diffusée sur les réseaux nationaux . (Applaudissements sur les bancs du groupe Front national /R .N.). Et nous pourrions trouver, pour ce qui nous concerne, des centaines d’exemples.
Député socialiste 3. C’est de la paranoïa !

Cela fait que « le problème le plus grave de tous », c’est la « désinformation d’État ».
« C’est un système dans lequel l’ensemble des moyens de communication d’ un pays, avec l’encouragement ou le silence complaisant des. autorités publiques, diffuse ou laisse se diffuser de fausses informations destinées à gêner ou à abattre un adversaire politique. Dans un pays comme la France, vous le savez bien, l’État contrôle une part énorme des médias 
[…] Dans le même temps qu’ils voulaient démanteler  » l’empire Hersant » , les socialistes utilisaient sans vergogne l’immense appareil médiatique contrôlé par l’État.(Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Une telle duplicité, une telle hypocrisie (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe socialiste) et, disons-le, un tel machiavélisme (Mêmes mouvements) sont véritablement incroyables. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste. : « C’est ringard ! »)

Comment sortir de cette situation ?

1) « Nous devons aller dans le sens de la privatisation et du démantèlement des monopoles d’Etat. II y va de notre liberté. » [CEYRAC]

2) Il faut « [rendre] les hommes de médias véritablement à leur conscience personnelle d’êtres libres, au service de la vérité et du bien commun de notre société ». Pour parvenir à cette fin, les députés frontistes annoncent qu’ils feront des « propositions de révision du statut des journalistes ». Ces propositions concerneront « les problèmes de secret professionnel, la protection des sources mais aussi la diffamation, le droit de réponse et une nouvelle déontologie. » [le même]

« Nouvelle déontologie » ou liberté sous contrôle ?

AMENDEMENTS

Les amendements soutenus par les députés du groupe front national visent à « rétablir au maximum la concurrence, de favoriser la multiplicité des organes de presse » (« Tout ce qui va dans le sens de la simplicité et contre la rigidité de cette réglementation sera pour nous le bienvenu . »)
Par exemple :
l’amendement 17 [retiré] porte sur la suppression de certaines des obligations imposées aux entreprises de presse (obligations permettant l’identification des dirigeants … obligation de publicité du tirage moyen ou de la diffusion moyenne …)

Sur une autre thématique – mais nous sommes habitués à trouver un amendement de ce genre, quelque soit le sujet du débat ! – , il faut noter l’amendement n 19,visantà ce que « l’accès à la vie financière d’une publication en langue française soit réservée aux seuls nationaux ».

AMBIANCE(s)
le FN vote la proposition de loi « sans enthousiasme »

Nous sommes loin de l’ambiance qui a régné lors du débat précédent sur l’autorisation administrative de licenciement [II-05_un exemple du style Front national ] .Les députés du groupe FN feront des interventions très techniques. Pour alléger le débat, ils vont retirer de nombreux amendements.

En fin de compte, ils voteront la proposition de loi « sans grand enthousiasme », « sachant bien que son unique ambition est d’abroger une loi scélérat… Tout le reste, ou presque, n’est qu’habillage. »

M. Yvon Briant. Nous soulignons une nouvelle fois que nous avons dû débattre de la liberté de la presse sanss pouvoir connaître des autres modes de communication alors que la modernité imposait dès maintenant, selon nous, une loi multimédias. 
Nous dénonçons de nouveau les opportunités qui nous semblent gâchées. Comment décréter une liberté de la presse si l’on ne défend pas les libertés qui lui sont consubstantielles, la liberté de l’embauche, de la production, de la distrubution ? ( Un député socialiste : « De licencier ! »)

Il convient de noter que dans ce débat – plus que dans d’autres – les députés de la majorité – voire même le rapporteur ou le ministre – n’hésitent pas à renvoyer l’ascenseur et à venir en appui aux députés frontistes.
Ce qui donnera lieu à l’échange suivant :
Député socialiste 1. L’intention essentielle de ce texte est de faire plaisir à M. Hersant, et son intention seconde est de faire plaisir au Front national, sans y parvenir complètement, au demeurant.  […]
M. Georges-Paul Wagner [FN] . Notre collègue a prétendu que le texte qui nous était soumis, était fait pour faire plaisir au Front national . Je me permets de lui rappeler que, dans cette hypothèse, et par un remarquable souci d’anticipation, le rédacteur de l’ordonnance de 1944 avait, lui aussi, voulu faire plaisir au Front national puisque, précisément, ce texte avait également pour objet d’écarter les influences étrangères du contrôle de la presse ! (Applaudissements sur les bancs du groupe Front national [R.N.].)
Député socialiste 2. Il y avait un Front national, mais ce n’était pas le même I C’était le contraire l

paroles échappées du texte
quand la secte Moon s’invite au débat

M. Pierre Ceyrac [FN]. Dans cette assemblée même, je suis certain que cette expérience de la désinformation d’État, beaucoup d’entre vous, mes chers collègues, dans leur vie politique, ou même dans leur vie privée, l’ont faite, à leurs dépens. Je pense que certains d’entre vous en ont été blessés, parfois pour toute la vie . Et aucune réparation véritable ne pourra plus vous être offerte.
Vous me permettrez, mes chers collègues, d ‘évoquer mon cas personnel Chacun sait que je suis fidèle d’une Église calomniée, persécutée depuis dix ans sans jamais qu’elle ait pu répondre.
Député socialiste 1. Ce n’est pas sérieux !
Député socialiste 2.  C’est scandaleux !
M. Pierre Ceyrac. Tant qu’on ne mettra pas fin à ce système . ..
Député socialiste 2. Dites laquelle déjà ?
M. Pierre Ceyrac.  ….  nos discussions et nos lois, mes chers collègues. ..
Député socialiste 1. Donnez le nom de l’Église !
M. Pierre Ceyrac. …. seront vaines.
Député socialiste 3. Pas d’allusion, des noms !

( CEYRAC était inscrit comme orateur principal du groupe FN dans ce débat. Or son nom disparaît vite du Compte-rendu. On peut supposer que LE PEN n’a pas apprécié cette référence explicite à la secte Moon.)