02/ Service après-vote


Où  il est dit qu’il est long et tortueux le chemin qui va de la demande du TIERS à la loi.

LE PARLOIR DE LA NATION  /errance 02

La demande du TIERS …23 l’Assemblée comme une immense messagerie …24
Ce qu’il advient de la demande …26

 [résumé]

La demande du TIERS

Comme vous, comme moi, le TIERS souffre, pleure, récrimine, revendique, se révolte. […]

Comme Jeanne en son pré, le député entend le vent qui monte « de nos villes et de nos campagnes » et ce vent est – souvent – un vent de déception, un vent de tristesse, un vent de colère et d’exaspération, un vent de désespérance (« Il faut écouter la désespérance du monde rural. »)

Le député, « élu de proximité par définition », est « le réceptacle » « de toutes les craintes, de toutes les peurs, de tous les mécontentements » … mais aussi de toutes les  « aspirations » , de tous les « souhaits », de tous les « besoins »

[…]

Tels sont quelques-uns des « messages » que le TIERS a fait parvenir à son député à l’occasion de la campagne électorale ou dans le tête-à-tête de sa permanence ou dans le brouhaha des places de marché et autres comices agricoles (le « sacro-saint terrain » !).

Il revient alors audit député d’accuser réception du « message » et de le transmettre à l’Assemblée.

 l’Assemblée comme une immense messagerie

« Nous sommes tous des représentants, des témoins et des avocats de la France réelle. » dira un député. […]

D’autres diront qu’ils sont des « interprètes » … des « relais » … des « intermédiaires » … des « traits d’union » …  des « porte-parole »

Le député est celui qui est « chargé de dire »  (« Ce soir mes voisins et mes amis m’ont chargé de vous dire que … »).

[…]

Dans cette gigantesque messagerie qu’est l’Assemblée, le député « transmet », « fait suivre », « fait passer » le « message » dont il a été le premier destinataire. Et c’est ainsi que l’Assemblée se fait « caisse de résonnance » de la « société française d’aujourd’hui ».

Chaque dépositaire de message va essayer de convaincre ses collègues de l’importance dudit message. Et c’est ainsi qu’à chaque débat (pour ne pas dire à chaque prise de parole !) affleurent des messages « clairs » et « sans ambigüité » dont la « simplicité » quasi évanescente  ne peut que masquer des ambivalences, des contradictions, au travers desquelles les députés vont s’aventurer – parfois avec délectation – et qui vont servir de prétextes à d’interminables joutes partisanes.

Ce qu’il advient de la demande

On peut être tenté de ne voir dans ces échanges répétés – « la répétition est l’art de la pédagogie », dira un député ! – qu’un simple « jeu » politicien. Pourtant, il faut bien convenir que le « message », avant d’être – éventuellement – transcrit dans la loi, doit faire l’objet d’une interprétation et que cette interprétation, pour être pertinente, doit s’appuyer sur un débat contradictoire.

[…]

[ C’est pourquoi], une fois transmises à l’Assemblée des représentants, les demandes du TIERS vont subir un traitement très particulier. Dans un premier temps, le « besoin » est érigé en « problème » […]

Puis viendra le temps de définir des « priorités »

[…]

Cela ne peut se faire qu’en référence à des « objectifs ».

[…]

Il s’agit de mobiliser tout ce qui peut « contribuer à » la réalisation des objectifs […]. Il faut « tout mettre en œuvre pour » … « faire en sorte que » … Il faut « tracer des perspectives » ( « à long terme » ) « construire » («  sur des bases solides » ) … Et cela « passe par » ( « La santé publique et la prévention passent par la guerre contre le tabac. »)  […].

Ainsi le député nous apparaît-il comme un passeur qui fouille dans la « masse » – la « nasse » ? – du réel pour trouver ce que,  dans ma Vendée natale, on appelait une « musse », ce point quasi invisible (tant il est noyé dans un fouillis – un taillis -de demandes en tout genre, enchevêtrées les unes dans les autres), ce point nécessaire, incontournable (infaillible ?), car il est le seul point de passage en un moment et en un lieu donnés.  […].

La « musse » … c’est l’« intérêt général ».

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